Légendes sur les Templiers
Légendes sur les Templiers
La fin tragique de l'Ordre du Temple et la mort de son dernier grand maître sur le bûcher entraîna de nombreuses légendes, plus ou moins fantaisistes sur les templiers. Certaines de ces légendes portent sur la Malédiction des Templiers, le Trésor des Templiers, le célèbre vendredi 13, la franc-maçonnerie templière, etc.
Le vendredi 13
Philippe le Bel
Ce jour a pour particularité d'être associé à une superstition qui en fait un jour de malheur.
Le vendredi 13 octobre 1307, le roi de France (Philippe IV, dit le Bel) ordonna d'arrêter tous les membres de l'ordre du Temple présents sur son territoire et de les faire torturer. Il leur fit avouer des crimes qu'ils n'avaient pas commis afin de ternir la réputation des Templiers. Ceux qui revinrent sur leurs affirmations furent condamnés au bûcher.
Philippe le Bel neutralisa ainsi les Templiers qu'il considérait comme une menace à son trône à leur retour de Terre Sainte. Ils étaient alors à la tête d'une grande organisation, supportée par des membres fidèles, disciplinés et disposant surtout d'une imposante richesse. Le roi de France c'était alors senti menacé par la présence grandissante de l'ordre dans son pays. Il craignait ce royaume au sein de son royaume. [1]
Malédiction des Templiers
Exécution de Jacques de Molay
Lorsque Jacques de Molay mourut brûlé sur le bûcher au mois de mars 1314, il aurait maudit ses accusateurs. D'après le chroniqueur Geoffroi de Paris, sa déclaration aurait été « Dieu sait qui a tort et a péché, et le malheur s'abattra bientôt sur ceux qui nous condamnent à tort. Dieu vengera notre mort. Seigneur sachez que, en vérité, tous ceux qui nous sont contraires par nous auront à souffrir ».
Les évènements qui suivirent de près la mort de Molay laissèrent libre cours aux spéculations les plus diverses.
En effet, le 20 avril 1314, mourut le pape Clément V, probablement d'un cancer des intestins. [2]
Par la suite, le roi de France Philippe Le Bel décède le 29 novembre 1314 d'un accident de cheval au cours d'une chasse. Ses trois fils n'offrent pas un meilleur tableau. Louis X meurt en 1316 et le règne de son fils Jean Ier est aussi court que sa vie, du 15 au 19 novembre 1316. Philippe V monte sur le trône, mais décède en 1322, n'ayant eu que des filles (qui sont écartées de la ligne de succession par les légistes royaux, donnant la préférence aux hommes). Pour sa part, le dernier fils de Philippe le Bel, Charles IV, s'éteint en 1328 sans avoir de descendance mâle pour monter sur le trône.
Cette légende populaire devint une véritable tradition et elle fut remise à l'honneur par l'écrivain Maurice Druon dans son roman à succès Les Rois maudits (1955-1977), où la malédiction devient : "Pape Clément !… Chevalier Guillaume !… Roi Philippe !… avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste jugement ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races."
Le Trésor des Templiers
Les charrettes de paille
Le Templier Jean de Châlon, du Temple de Nemours, aurait déclaré en juin 1308 en audience devant le Pape que
« La veille de l'arrestation des Templiers (au soir du 12 octobre 1307 ), un cortège comprenant trois chariots recouverts de paille et une cinquantaine de chevaux quittèrent le Temple de Paris sous la conduite de deux Templiers, Hugues de Chalons et, surtout, Gérard de Villers, le précepteur de France ». Ils auraient par la suite pris la mer avec 18 galères.
Les Templiers et le Graal
Le Graal aurait peut-être été retrouvé par les Templiers dans le Temple de Jérusalem puis emmené en Écosse après la chute de l'ordre. Il serait toujours enfoui dans la Rosslyn Chapel. Ces légendes s'appuient en général sur le roman courtois Parzival écrit par Wolfram von Eschenbach au XIIIe siècle, dans laquelle le Graal était gardé par des chevaliers templiers.
Dans les années 1980, Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh donnent une interprétation allégorique toute personnelle du Graal dans leur essai L'Énigme sacrée : le Graal serait une métaphore pour désigner une descendance cachée qu'aurait eu Jésus, du fait d'une supposée union avec Marie-Madeleine. Saint-Graal serait une déformation de Sangréal signifiant « sang royal », et désignerait la lignée du Christ.