Camille de Malaret

Bienvenu pour ce nouveau " Rendez- vous de l ' Histoire " , consacré aujourd ' hui à Camille de Malaret , dans la continuité de l' article précédent  , consacré à sa célèbre grand-mère , la Comtesse de Ségur .

Camille de Malaret née en 1848 à Rome .

Connu pour être une des " Petites-Filles Modèles " de la célèbre Comtesse de Ségur ( voir article précédent ) , elle est la fille ( une des filles )  Paul d'Ayguevives de Malaret et de Nathalie de Ségur  ( elle-même fille de la comtesse ) .

Elle est le premier petit-enfant de la Comtesse de Ségur , et on peut dire qu ' elle restera  sa préférée.

Sa grand'mère la met en scène dans " la trilogie de Fleurville ", c'est à dire Les Petites Filles Modèles ,  Les Malheurs de Sophie et  Les Vacances.

Elle lui dédicace Les Nouveaux Contes de Fées et François le Bossu . 

Dans Les Bons Enfants - sous le nom de Camille de Rouville, elle est presque une sainte !

Ces éloges constants, cette adulation étaient peut-être difficile à supporter pour l'enfant qui s'efforçait sans doute d'être à la hauteur des personnages dans lesquels sa grand'mère l'incarnait.

                    

Camille de Malaret en 1857

( photo des frères Meyer / Musée Carnavalet )

Elle dédicace à Camille et sa sœur Madeleine Les Nouveaux Contes de Fées , en ces termes :

" Mes très chères enfants,
Voici les contes dont le récit vous a tant amusées, et que je vous avais promis de publier.
En les lisant, chères petites, pensez à votre vieille grand'mère, ... "

COMTESSE DE SEGUR
Née Rostopchine "

 La comtesse de Ségur lui avait aussi  , de façon plus personnelle , dédicacé François le Bossu (1864) en ces termes :

" Chère et bonne Camille, la Christine dont tu vas lire l'histoire te ressemble trop par ses beaux côtés pour que je me prive du plaisir de te dédier ce volume. Tu as sur elle l'avantage d'avoir d'excellents parents ; puisses-tu, comme elle, trouver un excellent François qui sache t'aimer et t'apprécier comme mon François aime et apprécie Christine ! C'est le vœu de ta grand'mère qui t'aime tendrement. "

Mais sa vie ne fut pas une vie de roman ...

 Hélas, à la place d'un " excellent François, c'est une espèce d'aventurier que " trouve " et qu'épouse Camille, un certain Léon Ladureau qui se fait appeler " Marquis de Belot " du nom de son arrière-grand-mère. Voila ce qu 'en dit une des cousines germaines de Camille :

" Son existence scandaleuse , et son immoralité notoire était connue du " tout Paris qui s ' amuse " , ... on sut plus tard que c ' était le résultat d ' un pari entre camarades de débauche ... "

Tout est dit ou presque ...

La pauvre Camille n'est pas heureuse, son mari la bat et la trompe ouvertement. Il conduit sa femme et sa maîtresse dans des cabarets de mauvais renom et fait passer sa femme pour sa maîtresse et inversement. "C'était un être abominable" nous dira l'un des descendants de la Comtesse de Ségur.

Profitant d'un déplacement à Chambéry pour le mariage d'une parente, son mari étant absent, elles supplie son père de l'emmener. Ladurau exige 100.000 francs (somme considérable pour l'époque) pour prix de la séparation.

Son destin est cruel :  la tuberculose , maladie qui fait des ravages à l' époque , semble aussi la ronger - c'est aussi  de la famille - et la Comtesse de Ségur la soigne à l'homéopathie.

La pauvre Camille, rongée par son mal, succombe à l'âge de 35 ans

Elle aura eu un fils, Paul - le seul arrière petit-enfant qu'aura connu la Comtesse de Ségur - et qui mourra lui-même à l'âge de dix-huit ans.

...

Je recommande le livre suivant : l ' excellent Camille , l ' indomptable de l ' excellente Marie-Chantal Guilmin  ; livre dont j ' ai eu l ' honneur d ' écrire la préface ( photo ci-dessous ) .

Le prochain article sera consacré au lieu de " Malaret "  , domaine où Camille et sa soeur Madeleine , avec leurs parents , ont vécu des jurs heureux ...