Martin Luther, le réformateur
Bienvenue pour la suite de notre série intitulée " 500 Ans " !!
Aujourd'hui Martin Luther !
Martin Luther est né en 1483 et décédé en 1546, à Eisleben en Thuringe (région située au centre de l’Allemagne). Fils d’un artisan fondeur, il a d’abord étudié le droit. De plus en plus attiré par la théologie, angoissé par la mort, il entre dans un ordre de saint Augustin en 1505. Là, il cherche à suivre l’exemple du Christ, à vivre sans pécher.
Le contexte : 17 juillet 1505. Un homme de vingt-deux ans entre, contre l’avis de son père, au couvent des Augustins d’Erfurt. Sa décision est motivée par une succession d’événements qui lui sont arrivés depuis l’année 1501 : accumulation de maladies qui l’affaiblissent, épouvante devant une peste meurtrière, accident sanglant et, surtout, ébranlement causé par un coup de tonnerre qui menace de le tuer entre Erfurt et Stotternheim. Pensant que Dieu le châtie pour ses péchés, ce jeune homme nerveux et tourmenté décide de faire pénitence par le seul moyen dont il dispose : se faire moine. Le nom de ce moine, encore inconnu, résonnera bientôt dans toute l’Europe chrétienne : Martin Luther.
Le moine augustin n’a rien, en 1517, d’un théologien, encore moins d’un réformateur : c’est un mystique.
Pendant que Luther se retire dans son intériorité et dans ses expériences mystiques, le pape Léon X, qui cherche à financer la construction de la cathédrale de Saint-Pierre à Rome, autorise l’archevêque Albert de Brandebourg à vendre des indulgences dans son archevêché, en 1515. Les indulgences sont ces « remises devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée ». Mais elles ont de plus en plus tendance à être perçues comme des remises de peine du temps passé dans le purgatoire après la mort. L’achat d’indulgences permettrait ainsi au croyant de réduire le temps d’expiation post-mortem. C’est du moins ainsi que cet acte est présenté par des prédicateurs zélés, tels le frère dominicain Johann T...
la vente des Indulgences
(gravure de Hans Holbein)
Le 31 octobre 1517, Luther rend publiques ses « 95 thèses », dans lesquelles il dénonce le trafic des indulgences. Il placarde ses thèses sur le portail sur les portes de l'église de la Toussaint de Wittemberg ( ville allemande de Saxe-Anhalt, au bord de l'Elbe - au centre du pays) , d'où est originaire Martin Luther.
Église de la Toussaint à Wittemberg.
Portes en bronze (actuelles)
des 95 thèses de Luther.
Le grand basculement que provoque Martin Luther s’appuie sur les textes de St Paul . Parce qu’il nous a créés, Dieu sait que nous sommes imparfaits, que nous sommes tous des pécheurs. Pour être « justifiés » (pardonnés de nos fautes), il ne faut pas compter sur de bonnes actions (les « œuvres ») mais garder la foi, croire en Lui.
Quelques années plus tôt, la papauté serait parvenue à le condamner au bûcher. Mais la protection politique des princes allemands du nord l’a sauvé, ainsi que l’invention de l’imprimerie qui a permis de faire connaître sa pensée beaucoup plus vite que ne pouvait agir l’Église.
Il est accueilli par son ami l'électeur de Saxe Frédéric III le Sage au château de la Wartbourg, où il compose ses textes les plus connus et les plus diffusés. C'est là qu'il se lance dans une traduction de la Bible en allemand à partir des textes originaux.
Une fin de vie extrémiste !!
Luther adopte vers la fin de son existence une attitude de plus en plus judéophobe En 1543, trois ans avant sa mort, il publie Des Juifs et de leurs mensonges, un pamphlet d'une extrême violence où il prône des solutions telles que brûler les synagogues abattre les maisons des Juifs, détruire leurs écrits, confisquer leur argent et tuer les rabbins qui enseigneraient le judaïsme.
Il meurt en 1546.